« Nos peines sont plus vives dans la solitude : la plus faible lumière blesse le regard quand la nuit est profonde. » – Eugène Marbeau

Dans cet article :

  • Vous apprendrez que la solitude tue plus que la clope
  • Vous découvrirez comment vous sauvez des vies au quotidien 
  • Vous mesurerez combien il est vital de savoir bien s’entourer

I. VIVRE ENSEMBLE OU MOURIR

A- Seul-tout !

Ça vous arrive de vous sentir un peu moroses ?

C’est vendredi soir, la semaine a été longue. Vous aimeriez vous changer les idées. Vous aimeriez sortir. Respirer un air frais, bouger dans des lieux chauds, enlacer vos amis, rire de n’importe quoi, goûter tous les plaisirs de la nuit et emmagasiner quelques souvenirs enivrants !

Mais votre téléphone se tait. Et il ne sonnera pas. Votre petit(e) ami(e) a filé en week-end. Vos ami(e)s sont de plus en plus absents. Votre voisin a 75 ans. Et pour certains, pas d’amoureux.se, pas d’amis, pas de voisin… 

Vous regardez par la fenêtre. Ce silence est étouffant. Mais vous ne savez pas quoi faire, ni quand vous jouirez enfin d’une vraie compagnie. Demain, peut-être..?

B- La solitude, un danger ? 

« Le manque de relations sociales constitue un risque majeur pour la santé, qui rivalise avec les dangers tels que la cigarette, la tension artérielle, les lipides sanguins et l’obésité ! » – House, Landis et Umberson (Science, 1988)

Le tabac tue 200 français par jour, soit 79,000 par an. Quoi de plus meurtrier ?

En 2010, trois chercheurs américains de la Brigham Young University mènent une nouvelle étude fascinante ! Fumer tue. Tout le monde le sait. Même nos amis accrocs. Même ceux qui jugent que la petite clope du matin vaut le coup de mourir dans d’atroces souffrances. Mais qui aurait imaginé que la solitude soit aussi dangereuse que la cigarette ?

Notez le paradoxe ! Bien des fumeurs sombrent très jeunes dans la clope croyant fuir leur solitude. Un peu jeunes, en quête d’appartenance…  Alors cancer ou solitude ? Une fausse équation bien morbide. Heureusement, il existe d’autres voies. Et les relations nous protègent de multiples façons. Mais revenons d’abord à notre étude !

Julianne Holt-Lunstad, Ph.D

Depuis plusieurs années, les scientifiques avaient déjà établi le lien entre les relations sociales d’une part, la santé mentale, les pathologies corporelles et la mortalité d’autre part.

Frappés par cette relation, Julianne Holt-Lunstad (docteure en psychologie) et son équipe se sont fixé des objectifs encore plus fous :

  1. Déterminer à quel point nos relations sociales réduisent la mortalité.
  2. Déterminer quels aspects de nos relations sociales prédisent le mieux le jour de notre mort.
  3. Identifier des facteurs qui réduisent le risque de mourir.

C- Augmenter vos chances de survie

En compilant méticuleusement les données de 148 études (308 849 participants), les chercheurs ont prouvé ceci :

Quel que soit leur sexe, leur âge, leur état de santé initial ou leur cause de décès final, la probabilité de survivre est accrue de 50% chez les individus ayant des relations sociales solides ! 

Croyez-moi, cette conclusion mérite d’être relue au moins cent fois : inscrivez-vous dans des relations sociales fortes, et vous  augmentez statistiquement vos chances de survie de 50% !

 

II- RELATIONS SOCIALES, DE QUOI PARLE-T-ON ?

A- D’un art en perdition

De très nombreuses études démontrent comment la qualité et la quantité de nos relations sociales décroissent dans nos sociétés industrialisées :

  • Le mariage intervient beaucoup plus tard qu’avant (« Si t’adores les célibataires, tape dans tes mains, clap clap !  » ♪)
  • Plus d’un mariage sur deux finit en divorce
  • Le développement de la mobilité s’accompagne d’importants déracinements
  • Les contacts intergénérationnels diminuent (la preuve avec ton vieux voisin 😉 )
  • Depuis les années 1990, trois fois plus d’américains déclarent n’avoir aucun confident (étude nord-américaine, désolé).

B- En dépit de folles opportunités

Malgré la mondialisation et notre haute technologie, on est très loin du village global décrit par Mc Luhan. Clairement, toutes les tablettes et tous les smartphones du monde resteront inutiles sans une vraie formation à l’art de converser !

Seul un petit nombre de personnes ont pu apprendre cette vérité. Effectivement, ni les principales organisations de santé, ni le grand public ne voient encore le manque relationnel comme un risque mortel. Pour cause, les « relations humaines » sont parfois perçues comme une variable trop imprécise pour être étudiées sérieusement.

C- Dit simplement…

Vous saluez votre voisin sur le pallier ? C’est une relation humaine. Vous dites bonjour au serveur du café tous les matins ? C’est une relation humaine. Vous échangez avec votre enseignant/patron/associé/collègue ? Idem ! Vous téléphonez à vos parents, vous passez du temps avec vos enfants ? Toujours pareil !

Toute interactivité qui unit deux personnes est une relation humaine. Elle peut durer plus ou moins longtemps, être plus ou moins explicite, et plus ou moins rapprochée…

Si elles proposaient différentes définitions de la relation humaine, les 148 études mesuraient toutes ces 3 critères :

  1. Votre degré d’intégration dans des réseaux sociaux
  2. Vos relations de soutien
  3. Votre perception de leur disponibilité

 

III- LA SOLITUDE, SNIPER D’ÉLITE

A- Speed rééducation

Comme vous le voyez dans les résultats que je traduis ci-dessous, les carences relationnelles (représentées par les 3 premiers items) sont plus mortelles que la pollution, l’hypertension, l’obésité, la sédentarité, les maladies coronariennes et l’alcoolisme ! Leur danger est comparable aux dangers du tabagisme dont nous apprenons tous à nous méfier au quotidien comme de la peste, à travers les campagnes de prévention.

Combien dépense-t-on pour soigner toutes ces maladies ? Comment dépense-t-on pour la prévention du tabac ? Et combien dépense-t-on pour s’assurer contre la solitude ?

B- La petite histoire

Dès le 20e siècle, un très fort taux de mortalité avait été détecté chez des enfants orphelins (pourtant en excellente santé physique) : le manque d’interaction humaine prédisait déjà clairement la mortalité. Les médecins en avaient déduit l’importance vitale des interactions sociales ! Cela avait engendré des changements majeurs dans la politique d’accueil de ces enfants. Aujourd’hui, nous dit l’étude, une telle prise de conscience doit voir le jour chez l’adulte ! Les liens humains nombreux et solides nous sauvent la vie !

C- Toutes les relations ne se valent pas

Les mesures complexes (item 2) nous disent qu’une bonne intégration sociale nous offre jusqu’à 91% de chances de survie en plus, par rapport à une personne seule ! Mais toutes les relations sociales ne sont pas aussi bien corrélées à notre longévité. Par exemple, le critère « vivre seul / vivre en couple » n’est pas un déterminant fiable. C’est un mauvais prédicteur. En effet, le couple n’apporte pas la garantie d’être socialement heureux : certains vivent leur relation sentimentale de manière très douloureuse et connaissent jour après jour de très fortes tensions émotionnelles ! Ce n’est pas tant le type de relations qui importe que sa véritable qualité, c’est-à-dire sa capacité à répondre à vos besoins affectifs.

Nos relations humaines nous sauvent la vie de deux façons. D’une part, elles agissent comme un tampon face au stress. Et d’autre part, l’appartenance à des groupes nous poussent majoritairement vers des habitudes plus saines que celles adoptées lorsque nous restons seuls (sport, vie associative, activité porteuse de sens, soutien médical, observance des traitements, réussite professionnelle, régime alimentaire, etc.).

D- Ne restez pas vous-même : offrez la meilleure version de vous-même !

Toute relation se mérite. Personne, en dépit de toutes vos illusions, de toutes les alliances, de tous les contrats passés, de toutes les promesses faites, ne vous aimera jamais de façon purement inconditionnelle. Ni vos collègues, ni votre conjoint, ni vos amis, ni votre famille, ni votre conjoint(e), ni même vos enfants.

L’amour véritable, l’attention spontanée, l’intérêt sincère, la présence volontaire, la bienveillance libre et la joie des autres sont des privilèges. Ils ne sont pas un droit. Ils sont fonction de votre attitude lors de vos interactions, de la façon dont vous vous montrerez agréables ou non, de l’image positive que vous renverrez aux autres, de la valeur que vous apporterez dans leur vie, des émotions que vous leur ferez ressentir… Et ce, tout spécialement lors de vos conversations, qui comptent parmi les plus importantes structures des relations humaines et en jalonnent l’évolution du début à la fin !


Mes chers lecteurs, j’espère que vous apprécierez le fait que j’ai consacré du temps loin de mes proches à vous écrire cet article ! Ah, ma dévotion me tuera… 🙂

 

Votre coach dévoué,
Louny Bostok

En coaching :

  • Vous déciderez à quel âge vous souhaiterez mourir (et à quels efforts vous consentez)
  • Vous dresserez une liste des personnes dont vous aimeriez être le plus proches
  • Vous trouverez le bon plan d’action pour des relations saines et protectrices

On se quitte en musique, avec pour méditer cette célèbre chanson du rappeur Akon, Lonely. Je vous souhaite une chaleureuse soirée auprès de vos proches et on se retrouve très vite, d’ici quelques rencontres !

 

Sources :

  • Holt-Lundstad J. et al. (2010). Social relationships and mortality risk: a meta-analytic review, 20p.
  • House, JS. (2001)« Social isolation kills, but how and why? », Psychosom Med, vol. 63, no 2,‎ p. 273-4
  • Cacioppo, J., Patrick, W. (2008). Loneliness: Human Nature and the Need for Social Connection, New York : W.W., Norton & Co.

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