« Ne comparez jamais ce que vous êtes à l’intérieur
avec ce que les autres sont à l’extérieur.«
– Hugh McLeod
Dans cet article :
- Nous évoquons le danger de se fier aux apparences
- Vous utiliserez l’humilité comme une arme
- Vous apprendrez à mieux vous connaître
- Vous renforcerez votre lien avec une personne de votre choix
I- « MOI JE JUGE PAS, HEIN ! »
A- Tout le monde juge
« Qu’il est bête celui-là, heureusement que je suis plus malin que ça ! »
« Je suis tellement gentil et elle tellement arrogante ! »
« Il a l’air si sûr de lui, tandis que je me sens si timide ! »
Cela vous est-il déjà arrivé de vous juger les autres en silence ? De vous comparer à eux dans votre tête ? De vous trouver secrètement meilleur ou pire que quelqu’un, à la vue de son comportement ? Si vous êtes comme moi, cela vous arrive très souvent !
B- Mais souvent très mal…
Et que se passe-t-il alors ? Nous prenons inférons des qualités et des défauts chez l’autre, en fonction de ce que nous observons de lui ou d’elle. Son apparence, ses propos, ses comportements. On absorbe tout ça pour un faire un joli mélange, que l’on va s’empresser de comparer avec nos émotions, nos pensées, nos valeurs !
Est-ce qu’il n’y aurait pas quelque chose qui cloche ici ?! Comparer des bribes d’information, quelques signes extérieurs (comme s’ils pouvaient refléter fidèlement une personne dans sa globalité et dans sa complexité) avec ce que nous pensons de nous-mêmes, en tout connaissance de cause, puisque chacun est un expert de sa propre personne ! Et encore pas toujours très impartial… 😉
II- POURQUOI nous jugeons
A- Le défi de la nuance
Bien sûr, être vigilant à cela n’est pas toujours facile, ni même toujours possible. Dans l’idéal, nous devrions à chaque instant, dans chaque situation et avec chaque personne essayer de voir qui elle est par-delà les apparences et faire preuve de psychologie pour déceler ses véritables traits de caractères, ses sentiments profonds, ses motivations authentiques, ses conflits intérieurs.
B- Honorables juges ?
Pour être des juges légitimes d’autrui, nous devrions commencer par nous efforcer d’identifier ce qui la pousse à agir et à parler comme il/elle le fait. Mais parfois nous sommes paresseux face à cette démarche. Parfois la fatigue nous gagne et nous ne sommes plus en mesure d’adopter cette approche prudente et sage.
C- Le choix de la facilité
Être péremptoire est souvent tellement plus simple ! Ignorer les signaux faibles et favoriser les informations congruentes avec nos préjugés, histoire de bien les ancrer ! Isoler une attitude ou un comportement et le généraliser à la personne comme si cela définissait toute son identité. On dirait qu’il est plus facile de juger une personne ainsi ! Mais ça n’est pas vraiment juger, peser le pour et le contre, évaluer le tout et rendre un verdict. Ce serait plutôt accuser, blâmer, moquer, rabaisser.
D- Suicide social
Tout ce qui nous permet d’avoir un sentiment de nous-même agréable, de nous sentir supérieur à l’autre. Quel plaisir que de conduire ce magnifique bolide tout confort qu’est l’auto-suffisance. Mais ce bolide fonce dans le mur. Une vision de la réalité tronquée, une habitude de dénigrement, une incapacité à se remettre soi-même au question : autant de risques de se suicider socialement !
III- LA BONNE APPROCHE
A- Prendre du recul
Essayons de dépasser ce schéma ! Comment faire ? Il faut apprendre quels sont nos biais cognitifs et tenter de s’en défaire (effet de primauté, effet d’ancrage émotionnel, besoin de catégorisation, effet d’association, effet de frustration-agression, effet de simple exposition, biais de l’endogroupe, etc.).
B- Développer son estime de soi
Puis il faut renoncer à une compréhension hâtive de l’autre personne. Cela devient infiniment plus facile lorsque l’on a une bonne estime de soi, haute et stable. À un tel stade, on ne recherche pas constamment l’approbation d’autrui, on n’est pas en compétition avec les autres pour la conquête de l’attention et des honneurs. On se sent bien avec soi-même sans ressentir de pression qui nous pousse à tout faire pour obtenir des signes que nous sommes acceptables, que nous sommes des personnes comme il faut, etc. Cette sérénité instaure un climat d’apaisement, où le temps devient un allié et nous permet d’être patient dans l’évaluation des autres.
C- Se tendre un miroir à soi-même
Il faut aussi bien prendre conscience que les apparences ne reflètent pas toujours qui est l’autre. Et il est tout aussi important de comprendre que nos émotions, nos pensées, nos valeurs, ne sont pas toujours bien retransmises par nos attitudes. Il est possible que la façon dont on se perçoit soi-même soit totalement différente de l’image que nous renvoyons aux autres. C’est même un problème extrêmement fréquent, sinon permanent.
IV- LE DÉFI DE L’ENVELOPPE SCELLÉE
A- But du jeu
Votre entourage est-il suffisamment proche de vous et loyal pour refléter une image de vous-même fidèle, qui vous permette de vous connaître et d’avancer ? Ce petit jeu vous permettra 3 choses :
- Dépasser vos illusions à propos de vous-même et des autres ;
- Renforcer votre estime et votre confiance personnelles, sur des bases honnêtes ;
- Doper votre efficacité lorsque vous faites des rencontres.
B- Ingrédients
Voici la recette d’un défi réussi haut la main ! Vous aurez besoin de :
- 1 proche prêt à jouer
- 7 jours
- 2 feuilles de papier et 2 enveloppes
- 1 zeste de courage
Attention ! J’ai conscience que ce n’est pas évident, et je devine que la plupart d’entre ceux qui lisent ces lignes n’essaieront pas de mettre ça en pratique. Mais pour les quelques-uns qui passeront à l’action, vous obtiendrez des résultats souvent surprenants !
C- Méthode
1) Sur une feuille de papier qui se glissera dans une enveloppe, chacun de vous liste 3 grandes qualités qu’il apprécie chez l’autre (illustrées d’exemples factuels) + 1 petit défaut qu’il aimerait voir évoluer dans un sens précis (illustré d’exemples factuels aussi).
2) Vous procédez à un échange simultané et chacun ouvre l’enveloppe de son côté, pour prendre le temps d’y réfléchir tout seul.
3) Le lendemain matin, vous pouvez en parler, demander sereinement des explications et des conseils.
4) Pendant 6 jours, observez votre comportement et prêtez attention à vos qualités personnelles pour prendre vraiment conscience de toute la valeur que vous apportez aux autres. Bien sûr, corrigez aussi ce petit défaut de votre mieux.
5) Au 7e jour, votre proche et vous-même vous entretenez de nouveau pour débriefer et célébrer vos progrès respectifs !
V- Conclusion
Partagez cet article à un proche auquel vous lancez ce défi ! N’hésitez pas à partager vos expériences en commentaires. 😉Ce petit jeu semble anodin. Mais il demande un certain courage. Il vous permettra de mieux connaître l’image que vous renvoyez, de renforcer votre estime personnelle dans un mélange d’humilité et de satisfaction, tout en accueillant la critique constructive pour t’améliorer au quotidien. Eeeeet ouais !
Avec amour,
Louny Bostok
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