« Moment très agréable quand toutes les timidités sont passées,
et qu’il ne reste plus que les réserves. » – Anne Barratin

    Dans cet article :

    • Je vous explique les concepts qui se cachent derrière la notion de timidité
    • Je vous donne plusieurs ressources pour aller étudier la timidité
    • Vous apprendrez les différences entre introversion et timidité
    • Vous comprendrez pourquoi il faut entraîner sa sociabilité au quotidien

    I. LA TIMIDITÉ N’EST PAS UNE MALADIE

    15 600. C’est le nombre de fois que les français tapent les mots « timide » et « timidité » chaque mois sur Google. Vous avez peut-être vous-même contribué à nourrir ce chiffre, si vous êtes en quête d’informations utiles sur le sujet. Allez, on regarde tout ça ensemble !

    A- La puissante industrie pharmaceutique

    Chaque année, l’Organisation mondiale de la santé découvre invente de nouvelles maladies. Selon l’OMS, la timidité pourrait être pathologique. Ses experts fourmillent dans les médias et prêchent la bonne parole sur les plateaux télé. D’un ton très grave, ils vous regardent droit dans la caméra, et entament la lecture solennelle de leur Sainte Bible : la CIM-10 (pour « Classification internationale des maladies »). Dans leur catégorie des troubles anxieux, on trouve la mention F60.6 : « Trouble de la personnalité évitante »…

    En fait, cette étiquette de malade permet surtout aux industries pharmaceutiques de vous propulser illico dans la case « sous médication ». Cela fait, il est facile de vous forcer à avaler une folle quantité de pilules, pour servir la voracité des actionnaires.

    Mais la timidité, c’est d’abord un trait de personnalité universel de l’espèce humaine. Détendez-vous et soyez pleinement rassurés : vous n’êtes pas seul. La timidité nous concerne tous. Chacun de nous l’a expérimentée à un moment ou à un autre de sa vie ! 

    B- Nous sommes 100% de « malades » !

    On la ressent plus ou moins fortement. Il ne faut pas penser la timidité en termes de tout ou rien. Imaginez-la plutôt s’étendre sur un continuum qui va du normal au pathologique, sans que ce dernier seuil ne soit clairement défini ou ne puisse échapper à une évaluation subjective.

    A la base de ce continuum, se trouve le simple désir de plaire quand on se sait observé. C’est notamment ce désir qui nous pousse à agir conformément aux attentes, à nous plier aux normes, à respecter la volonté du groupe, dans le but de lui plaire, mais aussi de trouver dans le regard des autres une bonne image de soi. C’est ce que les grecs anciens nommaient la « vergogne », ce léger conformisme qui pousse à la vertu.

    A l’autre extrême du continuum, les timides manifestent un évitement phobique de toute situation sociale. Au-delà de la simple timidité, se situent la paranoïa, la dépression, voire la schizophrénie.

    Selon de récentes études, seuls 2,5 % de la population occidentale déclarent n’avoir jamais ressenti de timidité. En toute franchise, je me demande même s’ils avaient bien compris la question ! C’est un fait, la timidité nous affecte toutes et tous. Et ce n’est pas une maladie. C’est la première raison qui fait que personne n’en guérit !

    C- Cas particulier 

    Vous en connaissez peut-être. Il existe aussi des personnes qui affirment ne pas se sentir particulièrement stressées au contact des autres, mais elles ne parviennent tout simplement pas à mener les interactions qu’elles aimeraient avoir. Par exemple, elles prennent très rarement l’initiative d’une conversation. Elles acceptent mal les compliments qu’elles soupçonnent d’être faux et les accueillent avec hostilité. Ou encore, elles échouent à parler de leurs propres intérêts.

    On identifie bien ici le déficit de confiance en soi, mais il ne s’accompagne pas des traditionnels symptômes de détresse émotionnelle.

    II. LA TIMIDITÉ N’EST PAS UNE IDENTITÉ

    A- Petite définition de la timidité

    Le mot « timidité » vient du latin -timidus. Il désigne celui qui craint, qui est circonspect et qui manque d’assurance (définition Wikipédia). Évidemment, le terme s’applique particulièrement aux relations humaines. On parle moins de timidité pour la peur des araignées.

    La timidité est un ensemble d’émotions, de cognitions (ou pensées) et de comportements qui conduisent une personne à faire preuve d’une prudence excessive dans sa vie relationnelle. C’est une attitude de réserve disproportionnée qui découle de la peur d’être rejeté précisément par celles et ceux à qui on aimerait plaire.

    Pour éviter le risque du rejet (un risque qui est parfois fantasmé), les timides préfèrent parfois rester assis sur leur chaise ou marcher le long du mur, baisser la tête, marmonner, fuir du regard, décliner une invitation, ne pas trop aller vers les autres… Bref ! Ils se surprotègent et perçoivent les autres comme une menace potentielle ! Mais d’où cela vient-il réellement ?

    B. Les origines innées de la timidité

    Le psychologue américain Jérôme Kagan étudie le tempérament à l’Université de Harvard. Selon lui, 15 à 20% des enfants naîtraient avec des prédispositions à la timidité. C’est-à-dire que leur corps présente certaines caractéristiques propres à influencer leur activité mentale dans le sens d’un caractère socialement réservé.

    Au plan neurologique, la taille de leur amygdale est supérieure à la norme (l’amygdale est un noyau de neurones dans votre cerveau qui joue un grand rôle dans le déclenchement de la peur). En résumé, certaines personnes sont timorées car l’excitabilité de leurs circuits neuronaux de l’anxiété est très forte ! Ils sont donc beaucoup plus sensibles aux signaux de danger. On remarque aussi qu’ils redoutent l’incertitude, explique Daniel Goleman dans son best-seller sur L’intelligence émotionnelle. Vous imaginez ? Alors que toute situation nouvelle présente par définition des zone d’incertitude (parler en public, passer un examen, rencontrer ses beaux-parents…). En fait, un rien peut les effrayer. Mais la bonne nouvelle est que tout cela s’apprivoise !

    C. Timide or not timide, c’est la vie qui décide

    Le saviez-vous ? On sait déjà que la timidité ne s’explique pas uniquement en termes d’héritage génétique ou de constitution physique (beauté/laideur, corpulence/petitesse, etc.). Ouf !

    D’une part, l’épigénétique, c’est-à-dire l’influence du contexte sur l’expression des gènes, constitue une régulation des héritages biologiques. Concrètement, ça veut dire que tout n’est pas écrit ! Canon, non ? Viva la libertad !

    D’autre part il a été prouvé que certains facteurs exogènes pèsent de tout leur poids sur l’évolution de nos timidités ! Je pense notamment à l’environnement, à l’éducation familiale, aux dynamiques de groupes à l’école et au travail, à l’entourage proche, à la stabilité et l’indépendance professionnelle et financière, etc.

    III- LA TIMIDITÉ, UN VRAI HANDICAP

    A- Les manifestations concrètes de la timidité

    Le site internet « Timidité.info » résume assez bien la chose en présentant les 3 types de symptômes suivants :

    • Physiques : tremblements, rougeur, pâleur, sueur, respiration coupée, troubles de l’attention, etc.
    • Cognitifs : focalisation sur soi, anticipation anxieuse, auto-dévalorisation, pensée en tout ou rien, etc.
    • Comportementaux : inhibition, retrait, fuite, froideur, rudesse, panique, etc.

    En fait, ces différents symptômes sont tous très liés. De fait, la timidité présente le piège d’un véritable cercle vicieux comme on peut le voir sur le graphique suivant (allez, je vous épargne mes petits dessins pour cette fois 😉 ).

    Symptômes tournants de la timidité

     

    IV. DESCENDRE DU MANÈGE

    La vérité est moins belle encore. Pire qu’un cercle vicieux, c’est une spirale vicieuse : les pensées négatives automatiques renforcent la détresse émotionnelle, qui aggravent les contre-performances, qui cimentent les croyances de nullité, qui amplifient le traumatisme et… Enfin vous m’avez compris !

    Il faut donc vous extirper de cette tornade de la timidité au plus tôt et courir au loin vers de verts pâturages ! 😉 C’est l’unique façon d’enrayer le processus et de reprendre pleinement le contrôle sur votre vie pour couler des jours heureux. 


    Dans la suite de l’article:

    • J’illustre ces explications par des exemples concrets d’anciens timides
    • Je vous présente le concept de sociabilité
    • Je vous explique comment mettre en place votre entraînement quotidien

    Et si vous êtes sages, je tournerai même l’interview vidéo d’anciens timides qui sont parvenus à atteindre un haut niveau de sociabilité. Ils sont désormais en couple, relationnellement impliqués dans leur métier, devenus influents et même incontournables dans certains réseaux ! Histoire de vous prouver que c’est possible. 🙂

    Trop de timidité pourrait rendre une vie morne et fade ! Vous êtes une personne adorable ! Ne cédez pas à la peur. Ne baissez jamais les bras. Et pour garder la force, souvenez-vous d’une chose : « il faut de VOUS pour faire un monde ! »

     

    Non sans amour,
    Louny Bostok

    timidité d'un chien

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