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Êtes-vous fait pour être gentil ?

« On obtient toujours plus avec un mot gentil et un revolver 
que simplement avec un mot gentil. » – Alphonse G. Capone

Dans cet article :

  • Que signifie véritablement être gentil ?
  • Être gentil, est-ce être faible ?
  • Quelles frontières imposer à votre gentillesse ?
« 

I- Un entretien loin d’être gentil

A- Par une matinée d’automne

Ambiance de rue

Mardi 5 décembre. J’enlève mon casque et retrouve le bruit des moteurs qui ronronnent sur l’avenue, le bip-bip des camions-poubelles qui bloquent la circulation et les klaxons frénétiques des automobilistes bloqués derrière, agacés par l’idée d’arriver en retard au travail.

Un gentil pilote

Tout content d’avoir loué un petit scooter électrique pour mes déplacements matinaux (le même que sur la photo), je gare l’engin sur une place de stationnement deux-roues du 15e arrondissement. Je tente d’oublier qu’un rendez-vous administratif chronophage m’empêche de me consacrer à ma vraie passion, vous ! 😉

Une adresse bien fréquentée

J’arrive à l’adresse. A l’entrée, un grand garde noir au sourire éclatant, vêtu d’un costume sombre et d’une cravate rouge me fait amicalement signe d’avancer sous le portique de sécurité, et feinte de vérifier d’un regard que mon sac ne contient aucun matériel dangereux : « Allez-y, monsieur, bonne journée ! », me souffle-il chaleureusement de sa voix gutturale. Très gentil, cet homme.

B- Rencontre avec une extraterrestre

Établir le contact : check !

Après mon introduction à l’accueil et vingt cinq minutes passées assis à patienter dans la salle d’attente, une femme en tailleur à la silhouette élancée, le visage un peu trop maquillé et haut-perchée sur ses talons aiguille appelle mon nom. Souriant, je lui adresse un petit geste de la main pour me signaler. Je m’approche avec enthousiasme pour la saluer gentiment. « Vous, suivez-moi ! », lâche-t-elle sèchement. 

Passer par la case « prison » : check !

Marchant bruyamment sans m’attendre à travers les couloirs, elle s’arrête à la porte de son bureau et garde les bras le long du corps pour m’indiquer que toute poignée de main est proscrite dans son protocole personnel. « Allez, entrez-là ! » ajoute-t-elle, comme un tortionnaire de Guantanamo à un détenu dépouillé de toute sa dignité. Son ton me confirme que je n’hallucine pas. Ni la courtoisie, ni le sens des convenances ne sont là sa priorité. Mais sur quelle planète cette personne a-t-elle appris qu’on pouvait se parler de la sorte ? 

 

Résister à la colère : hmm !  

En m’exécutant, tout « gentil », un éclair d’adrénaline me parcourt l’échine. Je sens mon rythme cardiaque s’accélérer, ma tension artérielle grimper en flèche et mon lobe frontal gauche s’agiter. Je devine que ma production de testostérone croît de façon exponentielle. En dépit des apparences, mes proches vous le diraient, je suis un idéaliste dont le calme de surface n’est pas d’une solidité infaillible face au manque de respect.

 

C- Une deuxième chance

Voix de la raison, voie de la sagesse

Mais une petite voix intérieure emplie de sagesse me murmure : « Pssst Louny, t’es psy, t’es un gentil, t’as une réputation à préserver, souviens-toi, souviens-toi, souviens-toi ! » Ah oui, il paraît. Aussi, je refuse de céder à la facilité, si séduisante soit-elle (la facilité). Après avoir pénétré dans l’office, aucune invitation à m’asseoir ne m’est adressée. Je respire profondément.

Envoyé dans les cordes

A peine ai-je eu le temps de poser mon sac, que mes oreilles sifflent à nouveau : « Bon, qui êtes-vous, dîtes moi ce que vous voulez, vous avez ce qu’il faut ? » lance la femme, grinçante. Jab, jab, crochet du gauche ! J’avais l’impression d’être monté sur un ring, sans que personne ne m’ait averti ni présenté l’adversaire. Dans ces environnements silencieux, j’ai développé la tendance d’utiliser une petite voix et une gestuelle lente, pour ne pas m’imposer, ni effrayer mes interlocuteurs. Cela convient très bien habituellement. Mais il arrive que quelques personnes interprètent mon attitude comme un signe de faiblesse et tentent d’en tirer parti. C’est mal.

Un procès dans les règles

Mais qu’importe, je m’astreins à éviter tout jugement définitif ! Comment ? D’abord, je m’efforce d’échapper au biais d’internalité. Vous savez, c’est quand on attribue bêtement la cause d’un comportement à la qualité d’une personne, plutôt qu’à des facteurs externes variables et contextuels : typiquement, insulter la personne de « Sal*/%e », au lieu de se demander si tout va bien dans sa vie ou non. Peut-elle s’est-elle fait lâchement abandonner par son petit ami la veille ? Peut-être a-t-elle perdu un proche dans des conditions injustes ? Peut-être lui était-il arrivé quelque chose qui justifiait cette colère ?

Ensuite, je tente de détendre mon esprit. Je me concentre aussi pour échapper à l’effet de primauté (c’est ce mécanisme à partir duquel la perception qu’a l’esprit d’une chose/d’une personne inconnue est biaisée par la première impression. Échapper à l’effet de primauté, ou effet de première impression si vous préférez, cela revient à se dire à soi-même : « Ok, on reprend à zéro, oublie ce que tu crois avoir compris et observe. »

Le piège, c’est qu’un troisième biais cognitif intervient ! Et non, toute cartésienne qu’est la tradition intellectuelle de notre beau pays, nous ne sommes point des êtres purement rationnels, bien au contraire ! Ce troisième piège, c’est le biais de confirmation d’hypothèse. Nous tendons à accueillir les informations qui valident nos préjugés et à rejeter celles qui les invalident. C’est pourquoi il est parfois si dur de changer d’opinion ! Comme un petit gladiateur dans l’arène, j’essaie de lutter contre ces monstres psychologiques. Mais bon sang, où se cachent les indices que cette femme est cool ?!

Restons zen. Comme on dit au poker, je paye pour voir…


 

II- Un dénouement heureux

A- Jouer à Sherlock Holmes

N’ayant jamais eu le moindre contact avec cette fonctionnaire par le passé, j’essaye de ne pas me remettre en cause bêtement. Aussi, fort de cette pensée, je ne me formalise pas outre-mesure de l’attitude de mon hôte. J’attends quelques instants pour décider comment me comporter…

Jouer au détective pour être gentil
« Mais qui est cette personne ? »

Afin d’en savoir plus, je me livre à l’exercice bien connu de la lecture à froid, ou cold reading. Une compétence essentielle à acquérir. Je l’observe poliment quelques secondes. Grande, les joues artificiellement rosées, les cheveux lissés, les ongles soigneusement manucurés, une grosse bague en nacre à la main droite, l’air supérieur (de ces personnes qui ne vous regardent jamais dans les yeux) et les lèvres pleines de mépris. (pour en savoir plus sur les expressions faciales et les émotions universelles qu’elles expriment, je vous recommande le travail fondateur du psychologue Paul Ekman).

En quête d’information supplémentaire, je balaye rapidement la salle du regard : aucune plante verte, mais des photos d’elle un peu partout (sur l’étagère, deux sur le coin du bureau, et une poignée d’autres épinglées sur le traditionnel tableau d’affichage en liège qui orne tant de bureaux administratifs). Un miroir est vissé derrière la porte du bureau et une immense affiche est placardée au mur face à son bureau sur laquelle on peut lire le message très original : « osez être différent ! » Une injonction qu’elle intériorise probablement avec fierté, comme un devoir personnel, tous les jours ouvrables dès qu’elle lève le nez de son ordinateur. Voyons voir, que pourrions-nous déduire de tout ceci Watson… ?

B- J’vous revois plus jamais

– Elle : « C’est bon vous avez compris? », d’un ton insultant comme si j’étais demeuré.

– Moi, amusé : « Absolument oui. Je vous envoie les documents complémentaires et advienne que pourra ! »

– Elle : « Quoi ! Comment ça revienne qui pourra ? Après c’est fini, vous sortez de là et j’vous revois plus jamais ! »

Stupéfait. Mes poils se hérissent et je marque une pause brutale. Je redresse la tête vers mon interlocutrice. Dix secondes ont dû passer. Lentement, l’une après l’autre, sans que je n’apporte la moindre réponse. Pendant cet intervalle, je fixais la personne dans les yeux, d’un regard ferme et dévêtu de toute pitié. Je lui signalais en silence qu’il était dans son meilleur intérêt de ravaler sa fierté, d’oublier son affiche « osez être différent », et de se montrer polie comme tout le monde, peut-être même plus encore.

Puis, observant sa réaction paniquée, mon système descendant reprit doucement le contrôle.

– Elle : « En tout cas de mon côté, je lance les démarches. Je vous tiens au courant lorsque vos comptes sont opérationnels et vous m’envoyez les documents complémentaires dès que possible », d’une voix tranquillisée, faisant mine de n’avoir rien changé à son attitude.

– Moi : « C’est très bien, je vous envoie ça au plus tôt. Au revoir », partant sans me retourner après avoir récupéré mes affaires.

C- Très bonne journée également !

Le lendemain après-midi, une notification apparaît sur mon écran : sa provenance ? Vous avez deviné. Je m’attends à lire un message discourtois, voire incendiaire, m’informant que les documents ne sont pas dans le bon format ou que la personne n’est pas satisfaite pour X raisons. Voici ce qui s’affiche à la place : 

Message gentil

Cela m’a étonné. Rien d’exceptionnel en soi. Mais vous auriez eu le même sourire que moi, si vous aviez comparé ces deux personnes d’une journée à l’autre ! « Très bonne journée ? ». Cool !


III- La leçon à retenir

Nous partions donc d’accord, et cette rencontre m’avait apporté plusieurs choses.

A- L’élitisme, très peu pour moi

D’abord, cette attitude de supériorité crasse me faisait horreur. Cette rencontre avait eu le mérite de me le rappeler. Sur le trajet du retour, j’ai pris bien soin de prendre le métro. Je me suis mêlé à la foule. J’ai aidé une gentille maman à porter sa poussette. J’ai gentiment souris aux saxophonistes sous-terrains, et payé les quêteurs de monnaie malodorants (les SDF, pas les contrôleurs de la RATP). J’ai ôté mes écouteurs pour converser avec mes agréables voisins de strapontin. Et nous avons joyeusement échangé jusqu’à ma station, à propos de la météo, des travaux urbains, ou encore du livre que je tenais entre les mains.

On peut se nourrir de ce qu’on déteste, non pour le devenir, mais pour le combattre.

B- De la maîtrise émotionnelle

« Souviens-toi, souviens-toi, souviens-toi. »

Lors de mon entretien, j’ai cru un instant que j’allais sauter à la gorge de la super narcissique. Un court instant, mais tout de même : c’était fou. Ce genre de perte de contrôle est très rare, mais reste toujours possible. Sa survenue nous prouve l’importance de rester vigilant. Laisser nos émotions en roue libre est dangereux.

Dès que l’on retrouve ses esprits, on se souvient comme le monde est beau, comme notre vie va bien, comme les gens sont aimables et comme tout est possible. On redevient capable de sourire, de parler d’une voix douce, de bouger avec légèreté et de manier les mots sans limite.

Cette sensation de souplesse, cette impression de maîtrise, ce plaisir de liberté procure une petite extase. On redevient soi, fort, indifférent aux perturbations extérieures et capable du meilleur. Cette maîtrise émotionnelle n’est jamais permanente. Nous restons humains. Mais lorsqu’on l’invite chez soi, elle se comporte en reine et on ne veut plus qu’elle s’en aille.


IV- Faut-il être gentil ?

A- Oui sans hésiter !

Du début à la fin, il est bon d’être gentil. Bon pour vous, pour votre santé physique et morale. Bon pour les autres. Pour le monde et sa civilisation ! 😉

Définition : être gentil, kesako ?

Pour moi la gentillesse désigne un état d’esprit. L’état d’esprit de celui ou celle qui se montre tourné(e) vers le monde, empathique. C’est la tendance à prêter de l’intérêt aux autres, à porter attention à leur bien-être. C’est l’aptitude, aussi, à se connecter à eux, et d’une façon ou d’une autre, à s’en sentir proche.

Être gentil, ce n’est pas être aimable

J’entends souvent des proches me dire : « Oh, qu’est-ce qu’il était gentil ce vendeur de voiture ! » Mouais.

La gentillesse n’est pas un comportement. C’est une chose invisible, un état d’esprit, une vertu. C’est être empli de bienveillance. On ne capte pas la bienveillance à l’œil nu. Elle n’est pas perceptible. C’est une qualité intérieure. On ne peut que la deviner, la supposer. On l’extrapole à travers des attitudes et des comportements : parfois, elle est présente même chez ceux qu’on prend pour les pires individus (voir cette histoire incroyable ou le voleur sauve la vie de sa victime). A l’inverse, certaines crapules passent pour de vrais anges.

Comment savoir qui est gentil ? Excluez d’entrée de jeu tous ceux qui ont un important intérêt matériel à vous plaire. Ce type de raisonnement mélangerait les choses et perturberait votre jugement. Le vendeur de voiture est aimable ? Peut-être y est-il contraint. Il est difficile d’obtenir des garanties en de telles circonstances.

Jim Rohn, un homme d’affaire avisé résume élégamment la chose : « On peut juger du caractère d’un homme à la façon dont il traite ceux dont il n’a absolument pas besoin. » Je vous laisse méditer cette perle de sagesse.

Être gentil, c’est être fort

A ma décharge, cette émotion de colère que je vous confesse prenait racine dans son substrat physiologique : j’étais faible ! Fatigué, j’avais très peu dormi la nuit précédente. De plus, je m’étais présenté au rendez-vous sans avoir rien mangé depuis la veille. Or il est scientifiquement établi qu’un faible taux sanguin de glucose réduit l’efficacité des fonctions de la région préfrontale du cerveau (impliquées dans le contrôle de l’attention et la régulation émotionnelle). Cela minimise l’aptitude au contrôle de soi, et amplifie l’irritabilité, a fortiori chez quelqu’un qui adore manger. 

Voilà toute ma ligne de défense, car comme dirait l’autre : « c’est n’importe quoi, on m’accuse alors que je suis coupable ! »  

N’importe qui peut se montrer impoli, égoïste ou méchant. Être gentil, c’est être fort. Il faut passer outre ses problèmes personnels pour se tourner vers le bien-être de l’autre. Il faut surmonter ses émotions lorsqu’on est contrarié. Il faut apprendre la patience, quand on est sous pression. Il faut prendre le risque de faire confiance. Tout cela suppose d’énormes ressources. Contrairement aux apparences, être gentil est un véritable challenge que seuls les forts peuvent se permettre de relever !

« Seuls les forts sont pacifiques : les autres n’ont simplement pas le choix. »

B- La méthode douce, toujours

Notre talon d’Achilles

Dans notre petite histoire, la femme qui me faisait face s’est calmée. Elle s’est rendue plus aimable après que je me sois montré ferme. Ma colère a paradoxalement pacifié notre interaction. Mais à quels risques ? Qu’aurais-je été capable de dire ou de faire sous le coup de l’émotion ? 

Les relations humaines, un jeu de patience

Face aux personnes que vous connaissez, votre gentillesse et votre respectabilité doivent plaider en votre faveur et faciliter le règlement des conflits sur ce même mode d’interaction. Travaillez votre ethos, votre image, votre réputation.

Face aux personnes que vous ne connaissez pas encore, mais êtes susceptibles de revoir fréquemment, la même stratégie s’applique. Il faut toujours penser les relations sur le long terme. Il faut trouver une manière délicate de temporiser un conflit jusqu’à ce que des intermédiaires ou de nouvelles perceptions réciproques arrangent le tableau.

Qui va là ? 

Face à une personne que vous ne connaissez pas et dont vous n’êtes pas susceptibles de dépendre à l’avenir, il faut distinguer plusieurs cas de figure.

Cas n°1 – L’interlocuteur jouit d’un pouvoir excessif, la persuasion échoue et la menace est sérieuse :
Cela sort du champ de mes compétences et ce n’est plus là d’un coach en santé relationnelle dont vous avez besoin. Je ne recommande pas de modération dans ce cas de figure. Je porte en moi une sainte horreur des abus de pouvoir. Je vous exhorte simplement à toujours vous assurer que vous êtes du côté des faibles avant d’adopter une réaction radicale et à veiller à ce qu’elle soit immédiate, nécessaire et proportionnée, comme le prévoit intelligemment le cadre législatif français pour définir l’auto-défense.

Cas n°2 – L’interlocuteur ne jouit pas d’un pouvoir excessif :

Montrez-vous calmes et endurants. Encaissez courtoisement les coups, usez de la distanciation et temporisez. En amont, vous limiterez vos rendez-vous lorsque vous n’avez pas bien dormi, pas bien mangé, ou si vous souffrez d’une douleur physique ou affective qui augmente votre irritabilité. Et soyez persuasifs, retournez l’adversaire comme au judo grâce au pacing and leading (je vous en parle prochainement, c’est promis).

C- Que nous dit le contexte ?

Mais je ne suis pas Oui-Oui. Et vous n’êtes pas des bisounours. Personne ne parle d’une bonté inconditionnelle.

« C’est pas le monde qui va se plier à vos désirs mes enfants ! C’est pas 68, année de la jeunesse, c’est pas comme ça que ça se passe. C’est le vrai monde dehors. »
(-> première séance à -25% pour celui ou celle qui me donne la référence 
)

Inéluctablement, vous ferez face à des personnes peu éduquées, frustrées, mal intentionnées, malhonnêtes ou viles, à un moment ou à un autre. Alors que faire ? Comme disait Gandhi : « Là où il n’y a le choix qu’entre la lâcheté et la violence, je choisirai la violence. » Mais à part cette situation extrême, je vous recommande d’adopter 4 réflexes précis.


IV- Les 4 réflexes du gentil

Comment rester gentil si les forces de l’univers se liguent contre vous ?
Voici quatre réflexes fondamentaux à observer pour préserver votre santé relationnelle !

#1-Partir confiant et enthousiaste

Le début de cette histoire commence en présentant mes réactions successives face à une personne inconnue et agressive. Avant toute chose, partir confiant est une règle d’or. Confiant en soi, évidemment, mais aussi – lorsque vous sortez de vos cercles habituels – confiant en autrui. C’est à dire, en quelque sorte, croire en la capacité de notre société à élever des citoyens respectueux, polis et courtois, qui vous traiteront bien.

Cette confiance vous expose à la déception. Mais elle autorise l’enthousiasme ! Et  c’est de l’enthousiasme que naissent les plus belles rencontres !

#2-Apaiser ses tensions

Si déception il y a, si agression il y a, le self-soothing, comme on l’appelle outre-atlantique, est une étape obligatoire. Quelqu’un vous brûle le doigt, passez-le sous l’eau froide (le doigt) ! Le self-soothing, ou auto-apaisement, est une attitude non naturelle qui consiste prendre conscience de ses propres émotions pour les réorienter volontairement dans un sens plus propice aux happy endings (trop d’anglicismes : aux fins heureuses) !

Concrètement, on se lance dans une petite introspection pour interroger notre système limbique. On prête attention à nos signaux corporels, comportementaux ou physiologiques. Puis on active nos aires du langage en mettant des mots sur les ressentis (là, le vocabulaire émotionnel nous est indispensable). Enfin, on ré-explore le contexte de la situation, avec plus d’objectivité : « d’un point de vue rationnel, quelles sont les bonnes attitudes à adopter ? Quelles émotions précises dois-je mobiliser à leur service ? »

Plus facile à dire qu’à faire bien sûr. Je vous le répète, lire ne suffira pas pour progresser.

#3-Se méfier du jugement hâtif

Vous souvenez-vous de des pièges psychologiques auxquels j’ai tenté d’échapper ? Biais d’internalité, effet de primauté, biais de confirmation d’hypothèse… Si je n’y avais pas pris garde, un jugement définitif aurait été posé sur cette personne. Je l’aurais considérée en ennemi et me serais comporté comme tel.

Mes émotions se seraient ancrées en moi, et il m’aurait été très difficile d’enrichir mon point de vue.

La clé, c’est d’éviter à tout prix que quelque chose d’irréversible ne soit dit ou fait. Temporisez. Temporiser est la meilleure façon d’offrir une chance à la relation de s’améliorer, lorsque se présentera un contexte plus tranquille.

#4-Éviter l’affaire personnelle

Ce que pensent, disent ou font les personnes en face résultent des projections personnelles qu’elles émettent sur le monde. Autrement dit, nous écrit Anaïs Nin « Nous ne voyons pas les choses telles qu’elles sont, nous voyons les choses tels que nous sommes. »

En 1997, l’auteur mexicain Miguel Ángel Ruiz publia son livre The Four agreements (traduit en français sous le titre « Les quatre accords toltèques »), aujourd’hui mondialement connu. Il y détaille 4 règles de vie précieuses, issues d’une ancienne civilisation présentée par leurs descendants auto-proclamés (les aztèques) comme un peuple de guerriers forts et sages. Le deuxième accord présente le devoir de distanciation face aux affaires fâcheuses. Cet accord, vous le passez avec vous-même. Il se résume par une phrase que j’aime beaucoup :

« Quoiqu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle. »

 


V- Le pouvoir des gentils

Pour conclure, je vous laisse entre les mains de Franck Martin, qui nous explique quel est l’étonnant pouvoir des gentils dans la société ! 🙂

Et vous, avez-vous le courage de vous montrer gentils ? Vous est-il souvent arrivé de ramer à cause de votre gentillesse ? Les personnes qui vous entourent sont-elles bienveillantes ? Vous perçoit-on tel que vous le souhaitez ? J’attends toutes vos réponses en commentaires, et nous en reparlerons de vive voix lors d’un prochain atelier !

Avec amour,
Louny Bostok

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